Jacky - Anthony Passeron
ROMANÀ PARTIR DE 14 ANS/3ÈMEFAMILLEHISTORIQUE
L'avis d'Azalyaa
Résumé éditeur
Au tournant des années 1980 et 1990, Anthony et son frère jumeau grandissent entourés d’une famille paternelle soudée, dans une vallée enclavée de l’arrière-pays niçois. Entre des grands-parents aimants, une cousine atteinte d’une maladie mystérieuse et un jeune oncle plein d’entrain, ils tuent l’ennui grâce aux jeux vidéo – une passion nouvelle, transmise par leur père : Jacky.
De Space Invaders à Zelda, de Nintendo à Sega, la conscience du monde dans lequel le narrateur et son frère évoluent s’aiguise avec les capacités techniques de ces étranges machines. Elles vont peu à peu s’imposer comme un refuge face aux injonctions qui pèsent sur eux, à l’ennui d’un quotidien sans horizon et aux drames qui frapperont bientôt leurs proches. Jusqu’au départ brutal de leur père.
Caractéristiques
Titre : Jacky
Auteur : Anthony Passeron
Éditeur : Grasset
La note d'Azalyaa

Date de parution : 20/08/2025
Nombre de pages : 208
Public visé : À partir de 14 ans/3ème
EAN : 9782246843573
L'intrigue
Anthony Passeron tisse avec finesse une double trame : celle de l’enfance et de l’adolescence de deux frères jumeaux dans une vallée de l’arrière-pays niçois, et celle d’un monde en pleine mutation, celui des années 1980-1990, où les premières consoles de jeux deviennent des fenêtres ouvertes sur un ailleurs. À travers l’évolution des machines – de la simplicité de Space Invaders à la richesse de Zelda – se dessine le passage de l’innocence à la lucidité. L’histoire intime, marquée par la disparition brutale du père, se mêle à une fresque sociale et technologique, où les jeux vidéo deviennent autant un refuge qu’un miroir de la condition humaine.
Les personnages principaux
Le narrateur, Anthony, et son frère jumeau forment un duo uni par la complicité et la curiosité.
Leur père, Jacky, incarne à la fois la modernité et la fragilité : figure paternelle fascinante, il transmet à ses fils le goût du jeu et du rêve, avant de s’effacer, laissant derrière lui un vide impossible à combler.
Autour d’eux gravitent des personnages secondaires touchants, les grands-parents, la cousine malade, l’oncle enthousiaste, qui donnent au récit une chaleur humaine et une profondeur émotionnelle rare.
Tous semblent pris dans une fatalité sociale, celle d’une vallée où la tendresse cohabite avec la résignation.
Entre les lignes
Au-delà du récit d’enfance, ce roman parle de la transmission, de la filiation et de la difficulté à grandir quand l’amour se heurte à la perte. Le roman interroge subtilement la place des loisirs numériques dans nos vies : refuge, échappatoire ou langage secret entre générations ? En parallèle, Passeron dresse un portrait lucide de la province française, où les rêves se heurtent souvent à l’étroitesse du réel. C’est aussi un hommage pudique à un père absent, à une époque où l’on croyait encore que la technologie pouvait réparer le monde.
Le style
La plume d’Anthony Passeron est à la fois sensible et précise, empreinte d’une nostalgie maîtrisée. Il alterne les descriptions tendres du quotidien et les réflexions poétiques sur le temps qui passe, sans jamais tomber dans la complaisance. Le ton oscille entre l’intime et le collectif, entre la chronique familiale et le manifeste discret. L’écriture, simple en apparence, cache une grande justesse émotionnelle : chaque phrase semble portée par la pudeur et l’amour.
Conclusion
C’est un roman profondément humain, à la fois chronique d’une époque et récit familial. Anthony Passeron y mêle habilement la mémoire intime à la mémoire collective, offrant un texte d’une grande délicatesse sur l’enfance, la perte et la puissance évocatrice du jeu. Derrière les pixels et les manettes se cache un cri d’amour bouleversant à un père disparu, et un hommage sincère à la jeunesse d’hier.
Vous aimez les récits d’apprentissage empreints d’émotion et de nostalgie.
Vous aimez les années 1980-1990.
Vous cherchez un roman à la fois intime et social, où le jeu vidéo devient métaphore de la vie.
Vous appréciez les histoires de filiation, de perte et de résilience.
Vous attendez un roman d’action ou à l’intrigue haletante.
Les récits introspectifs et mélancoliques ne vous touchent pas.
Vous n’êtes pas sensible aux évocations d’une époque révolue ou à la lenteur poétique du récit.


