L'impossible retour - Amélie Nothomb

ROMAN15 ANS ET PLUS/LYCÉEJAPONAMITIÉ

Première de couverture du roman L'impossible retour d'Amélie Nothomb
Première de couverture du roman L'impossible retour d'Amélie Nothomb

L'avis d'Azalyaa

Le roman d’Amélie Nothomb, dans sa cuvée 2024, nous entraîne une fois de plus dans un récit autobiographique, cette fois-ci centré sur un voyage au Japon avec une amie photographe. Le cadre japonais, avec ses villes emblématiques comme Kyoto et Tokyo, est une toile de fond fascinante qui pourrait captiver les amateurs de découvertes culturelles. Certaines parties du récit fonctionnent bien, notamment lorsque l’auteure décrit ces lieux avec une fraîcheur qui pourrait séduire les lecteurs. Cependant, l’intrigue, bien qu’alléchante au départ, s’essouffle rapidement en raison de situations souvent anecdotiques ou peu captivantes. Des moments qui auraient pu être empreints d’émotion ou d’introspection sont noyés dans des scènes banales, voire ridicules, qui peinent à susciter un réel intérêt.

Comme souvent dans ses œuvres autobiographiques, Amélie Nothomb se place au centre du récit, accompagnée ici par une amie photographe ignoble. Amélie elle-même se présente comme une version exagérée d’elle-même, souvent proche de la caricature. Son comportement, parfois puéril et décalé, frôle le ridicule, que ce soit dans ses réactions disproportionnées ou dans ses préoccupations. Les deux femmes apparaissent par moments comme des adolescentes attardées, ce qui nuit à l’attachement que le lecteur pourrait avoir pour elles. La richesse potentielle des personnages est ainsi sacrifiée sur l’autel de la superficialité, rendant difficile toute identification ou empathie. Les situations où elles réagissent de façon excessive (panique dans une auberge pour un bruit, larmes à cause d’un ticket de train oublié) nuisent à leur crédibilité.

Le thème du voyage et de la découverte du Japon aurait pu être un ressort narratif fort. Le pays est d’ailleurs décrit avec un regard d’étrangère, et certaines scènes offrent de belles observations sur la culture nippone. Cependant, au lieu de se concentrer sur une exploration plus profonde des coutumes, des traditions ou même des paysages, Nothomb préfère s’égarer dans des situations anecdotiques qui font basculer le récit vers la frivolité. L’autobiographie, omniprésente dans son œuvre, devient ici une forme d’introspection limitée et nombriliste. Au lieu de plonger dans une réflexion plus large sur le décalage culturel, le livre reste trop focalisé sur des détails sans grande importance, donnant une impression de légèreté excessive qui affaiblit les thèmes abordés.

Amélie Nothomb, connue pour son style incisif et fluide, propose ici une écriture toujours aussi rapide à lire, avec ses 150 pages aérées qui se dévorent en 1h30. Son style reste efficace, fait de phrases courtes et percutantes, mais cette légèreté narrative s’accompagne malheureusement d’une profondeur moindre. Le ton, souvent empreint de dérision et d’un humour décalé, frôle cette fois-ci la superficialité. L’écriture, bien que maîtrisée sur la forme, manque d’envergure sur le fond, notamment lorsqu’elle se concentre sur des événements triviaux sans véritable portée. Les émotions sont survolées, et les situations exagérées sans réelle subtilité finissent par desservir le récit.

Résumé éditeur

« Tout retour est impossible, l’amour le plus absolu n’en donne pas la clé. »

Caractéristiques

Titre : L'impossible retour

Autrice : Amélie Nothomb

Éditeur : Albin Michel

La note d'Azalyaa

Notation : 2,5 étoiles sur 5
Notation : 2,5 étoiles sur 5

Date de parution : 21/08/2024

Nombre de pages : 162

Public visé : 15 ans et plus/lycée

EAN : 9782226495945