On ne dit pas sayonara - Antonio Carmona
ROMANÀ PARTIR DE 11 ANS/6ÈMEJAPONFAMILLEAMITIÉ
L'avis d'Azalyaa
L’intrigue se construit autour de secrets familiaux et de non-dits qui pèsent lourdement sur Élise et son père. Les règles imposées – souvent absurdes et douloureuses – renforcent une atmosphère de tension, mais elles intriguent le lecteur dès les premières pages. L’arrivée de Mamie Sonoka marque un tournant décisif, insufflant de l’énergie et de l’espoir dans une dynamique familiale étouffante. Le roman explore un cheminement progressif vers la vérité et l’acceptation, avec des moments d’émotion puissants. Bien que certains développements soient prévisibles, l’histoire reste captivante grâce à son traitement sensible des relations familiales et de la quête d’identité.
Élise est un personnage principal attachant, marqué par une grande maturité et une soif de comprendre ses origines. Ses émotions – mélange de frustration, de curiosité et de nostalgie – sont finement dépeintes. Stella, l’amie extravagante, apporte une bouffée d’air frais et un contraste bienvenu à l’ambiance parfois sombre de la maison. Elle est le miroir de la liberté et de l’excentricité dont Élise a besoin pour s’affirmer. Mamie Sonoka, quant à elle, est un personnage fascinant, symbolisant le lien perdu avec les racines japonaises d’Élise et le début de la rébellion contre l’autorité paternelle. Enfin, le père d’Élise, bien que rigide et brisé, est un personnage nuancé. Sa douleur, bien qu’exprimée de manière maladroite et tyrannique, suscite une certaine empathie.
Le roman aborde des thèmes universels comme le deuil, la transmission culturelle et l’identité. Les interdictions du père traduisent sa difficulté à faire face à la perte de sa femme, tout en soulignant les dangers des non-dits au sein des familles. La tension entre tradition et modernité est particulièrement bien mise en lumière, notamment à travers l’arrivée de Mamie Sonoka, qui incarne la culture japonaise que le père tente d’occulter. Le roman explore également l’importance de l’amitié, comme soutien émotionnel essentiel face aux défis familiaux. Enfin, la quête d’Élise pour poser "LA question interdite" reflète une recherche plus large de vérité, de réconciliation et d’identité.
L’écriture, fluide et accessible, parvient à retranscrire avec finesse les émotions complexes d’Élise. Les descriptions des interactions familiales sont poignantes et réalistes, tout comme les moments d’humour et de légèreté, souvent apportés par Stella ou Mamie Sonoka. Les dialogues sont naturels, renforçant l’attachement du lecteur aux personnages. Les moments clés, comme ceux où Élise réfléchit à sa mère ou découvre des éléments de son héritage japonais, sont écrits avec une grande sensibilité, rendant ces passages particulièrement marquants.
Ce roman est une belle réflexion sur le deuil, l’identité, et les liens familiaux. Il traite avec justesse de la manière dont les familles naviguent à travers les épreuves, tout en mettant en avant l’importance de la transmission culturelle.
Résumé éditeur
Interdiction d'entrer dans la chambre au piano.
Interdiction de parler japonais.
Interdiction de lire des mangas ou de regarder des animés.
Et bien sûr, interdiction de parler de maman et de son pays d'origine...
Depuis la mort de la mère d'Élise, son père a imposé des règles impitoyables à la maison. Il barricade sa tristesse. Heureusement, au collège il y a l'extravagante Stella, avec son visage qui passe par toutes les lettres de l'alphabet. Et quand mamie Sonoka débarque du Japon, c'est le début d'une révolution.
Mais Élise osera-t-elle enfin poser LA question interdite ?
Caractéristiques
Titre : On ne dit pas sayonara
Auteur : Antonio Carmona
Éditeur : Gallimard jeunesse
La note d'Azalyaa
Date de parution : 30/11/2023
Nombre de pages : 224
Public visé : À partir de 11 ans/6ème
EAN : 9782075197250